De 2024 à 2025 : L'avenir de la carrosserie en France
Les transactions dans le secteur des carrosseries, garages et concessions
L’année 2024 a été marquée par une activité soutenue en termes de transactions dans le secteur des carrosseries et des garages en France. D’après le baromètre de la bourse transmission de Bpifrance, plus de 1 200 transactions ont été recensées dans ce secteur. Ce chiffre marque une augmentation de 8 % par rapport à 2023, également porté par une réorganisation générale des acteurs pour faire face à l’évolution du marché automobile. Une croissance impressionnante, bien que certains aient sûrement eu l’impression qu’il suffisait de « cligner des yeux » pour que les changements arrivent.
Trois tendances principales ont caractérisé ces transactions :
Concentration du marché : Les grands groupes de concessionnaires et de garages multi-marques ont poursuivi leur stratégie d’acquisition pour gagner des parts de marché et réduire les coûts d’exploitation. En tête, on retrouve des réseaux comme Feu Vert et les alliances de réseaux comme Five Star. Ces géants d’acquisition ont un peu l’air d’un aspirateur à petites structures, mais bon, le marché a ses propres règles.
Attrait des investisseurs privés : Les fonds d’investissement se sont montrés actifs, attirés par la résilience du secteur, notamment grâce à l’augmentation des ventes de véhicules électriques et hybrides, l’attrait n’a fait que se renforcer.
Digitalisation des activités : Le passage au numérique, comme les devis en ligne, les applications mobiles pour le suivi réparation, et l’intégration de systèmes de gestion connectés, a augmenté l’attractivité des structures modernisées.
Par ailleurs, un élément important à noter est la hausse de la valeur moyenne des transactions. Selon Altares, le prix des cessions dans le secteur de la carrosserie a augmenté de 12 % en 2024 par rapport à l’année précédente, porté par une demande accrue de la part des groupes consolidateurs.
Les enjeux financiers liés au secteur de la carrosserie automobile
Malgré cette dynamique, le secteur a été confronté à plusieurs enjeux financiers en 2024. Tout d’abord, le coût des matières premières, notamment l’aluminium et les peintures écologiques, a augmenté de 12 % en moyenne (source : INSEE). Ces hausses ont mis sous pression les marges des petites structures. Parallèlement, les taux d’emprunt élevés, atteignant en moyenne 4,5 %, ont refroidi les ardeurs des projets de transmission et d’investissement.
La question qui se pose : investir dans un atelier de carrosserie ou se contenter de regarder les taux d’emprunt monter encore un peu plus ?
Heureusement, des aides fiscales et subventions écologiques, comme le bonus pour les entreprises investissant dans des équipements à faible émission de COV (composés organiques volatils), ont permis de compenser partiellement ces coûts. Ces aides ont notamment bénéficié aux acteurs ayant modernisé leurs équipements, renforçant leur compétitivité sur le marché.
En parallèle, selon une analyse publiée par Altares, le deuxième trimestre 2024 a été marqué par une hausse de 25,6 % des défaillances d’entreprises dans le secteur automobile, avec 686 procédures enregistrées. Cette tendance reflète une certaine fragilité structurelle, bien que les prévisions à moyen terme anticipent une légère accalmie grâce à une reprise modérée de l’activité économique. Un peu de patience donc.
L'impact environnemental : Une transformation nécessaire pour la cession
La transition écologique a été un sujet central en 2024, bien qu’elle ait parfois eu l’air d’un tour de force. Avec la réglementation européenne sur la réduction des émissions de CO2 et l’élimination progressive des peintures à base de solvants, les ateliers de carrosserie ont dû s’adapter rapidement. Le passage aux solutions de peinture à l’eau a été largement adopté, mais ces solutions représentent un investissement initial important. Selon une étude publiée par Auto Infos, près de 70 % des entreprises de carrosserie interrogées ont déclaré que ces changements ont augmenté leurs coûts d’opération de 15 à 20 %.
Malgré tout, les entreprises ayant investi dans l’équipement écologique ont vu un retour sur investissement grâce à une hausse de leur clientèle, notamment des flottes d’entreprises soucieuses de leur impact environnemental. En 2024, un acteur comme le réseau Five Star a enregistré une augmentation de 18 % de son chiffre d’affaires grâce à ses initiatives écologiques, illustrant une adaptation réussie.
En revanche, selon l’INSEE, le climat des affaires dans le commerce de détail et des automobiles s’est amélioré en 2024, avec une hausse de 4 points de l’indicateur au premier trimestre. Cette tendance illustre une certaine reprise du dynamisme dans le secteur.
Vers une adaptation durable
Les professionnels de la carrosserie devront poursuivre leurs efforts d’adaptation écologique et technologique. La réglementation prévoit, d’ici 2028, une réduction supplémentaire de 30 % des solvants dans les produits utilisés. Les entreprises qui anticiperont ces changements auront un avantage concurrentiel. Une transition réussie pourrait notamment attirer davantage de partenariats avec des flottes d’entreprise ou des assureurs privilégiant des fournisseurs engagés.
2025 : Une année propice pour vendre sa carrosserie ?
L’année 2025 s’annonce prometteuse pour les acteurs du secteur de la carrosserie. Plusieurs signaux économiques et sectoriels incitent à penser qu’il s’agit d’une bonne année pour envisager la vente de son entreprise :
Augmentation prévue de la demande
Avec la poursuite de la transition énergétique, les ventes de véhicules électriques et hybrides devraient continuer à croître. Cela implique une augmentation de la demande pour des carrosseries adaptées à ces nouveaux modèles, notamment en matière de réparations spécifiques.
Stabilisation des coûts
Après les hausses enregistrées en 2024, les prévisions de la Banque de France indiquent une stabilisation des prix des matières premières, ce qui devrait alléger les charges des ateliers de carrosserie.
Attirance des investisseurs
En 2025, les fonds d’investissement devraient continuer à s’intéresser aux entreprises de carrosserie, attirés par des perspectives de croissance stable et des marges renforcées grâce aux technologies écologiques.
Un élément clé pour les cédants potentiels sera d’anticiper les attentes des acheteurs en mettant en avant des points forts tels que la digitalisation, la conformité écologique et des partenariats solides avec des assureurs ou des constructeurs automobiles.
Les entreprises qui auront investi dans des équipements modernes ou adopté des pratiques environnementales bénéficieront d’une meilleure valorisation. En somme, 2025 pourrait bien être la « cerise sur le gâteau » pour ceux qui ont su investir dans l’avenir du secteur.
Spécialistes de la cession de carrosseries, nous accompagnons et conseillons les dirigeant(e)s de carrosserie dans leurs projets de vente d’entreprise.